Les initiatives

Feu

Le feu et ses techniques d’obtention d’aménagement, d’alimentation, d’entretien et d’utilisation font l’objet d’abondante observations basées tant sur les documents archéologiques et ethnographiques que sur les résultats d’expérimentations.

Le C.E.T.R.E.P. a effectué au cours de l’année 1990 un travail de recherche et d’expérimentation afin de vérifier si la production de feu par percussion de marcassite avec un briquet en silex provoque des stigmates d’usure repérables sur du matériel archéologique. Après les essais expérimentaux les briquets en silex utilisés ont été etudié afin de diagnostiquer les critères objectifs pouvant servir à l’identification des activités liées à la production du feu.

Polissage

Dans notre région, les outils en roches dures polies apparaissent au début du néolithique en même temps que l’agriculture. Contrairement à une idée répandue, dans le coffre à outils de nos ancêtres, seuls quelques outils particuliers étaient l’objet d’un tel travail : les haches et les herminettes.

Le polissage (travail de très longue haleine qui se compte fréquemment en dizaines d’heures) permet d’obtenir des tranchants plus résistants. Or pour de tels outils, utilisés en percussion lancée, la solidité du tranchant est une qualité primordiale

Sparterie

Par le terme sparterie on désigne toutes les techniques associant des végétaux longs et souples en vue d’obtenir des paniers, des nattes, des cordes ou des éléments vestimentaires. Depuis près de quinze ans, le C.E.T.R.E.P. a accumulé beaucoup de connaissances et de savoir-faire dans ce domaine souvent ignoré du public.

Ces objets, d’apparence simple et modeste, sont présents dans le quotidien des hommes depuis la préhistoire. Pourtant, peu de sparteries anciennes sont parvenues jusqu’à nous en raison de la fragilité des matières premières utilisées. Seules des circonstances particulières, dans des environnements très secs (déserts, glaciers) ou perpétuellement humides (tourbières, lacs ou berges de rivières), ont permis leur conservation. Ces objets qui occupaient une place importante dans l’outillage et le mobilier des premières populations de nos régions ne pouvaient nous laisser indifférents.

La comparaison entre des pièces archéologiques, des reproductions expérimentales et des objets actuels montre que dans de nombreux cas les principes de fabrication mis au point pendant la préhistoire sont encore utilisés de nos jours. Les machines assemblent des fibres étrangères ou synthétiques selon des principes mis au point par de lointains artisans qui alliaient tours de mains, dextérité et génie.

Peaux

Pour échapper au froid, l’homme se vêt depuis des temps immémoriaux. D’abord vêtu de cuir et de fourrures, l’homme n’a utilisé des tissus que très tard (selon toute vraisemblance, le tissage apparaît au néolithique c’est-à-dire vers 6000 ans avant J-C). Le cuir et les fourrures étaient obtenus en traitant les dépouilles des animaux tués par les chasseurs.

Abandonnée ou laissée sans soin, la peau se décompose en quelques jours. Si on désire l’utiliser pour en faire des vêtements, des tentes ou des pièces d’équipement, il est indispensable de la tanner. Le terme « tannage » désigne l’ensemble des opérations qui vont rendre imputrescibles les protéines et les cellules formant la peau et permettre sa conservation pendant de longues périodes.

Depuis quelques années, le C.E.T.R.E.P. s’est lancé dans un programme de recherches expérimentales sur le tannage. Le point de départ de notre recherche consiste en une série de documents ethnographiques traitant du travail des peaux chez les Lapons, les Inuits ou les Indiens d’Amérique du nord. Notre travail guidé par un de nos membres qui a travaillé de nombreuses années dans des tanneries ou des peausseries tente de vérifier une série d’hypothèses émises par les archéologues sur le sujet.